Résumé

La communion est un enchaînement organique, multiforme et multidimensionnel et une coopération interpersonnelle de caractère à la fois individuel et communautaire. C’est une réalité unique irrépétable dans les communautés autres que la communauté de communautés qu’est l’Eglise. De même que la vie d’une cellule dans un organisme dépend
des autres cellules et de l’ensemble auxquels elle est liée, de même dans la communion de l’Eglise le bien individuel est indissolublement lié au bien des autres et de l’ensemble.
L’avènement de la communion implique l’existence des enchaînements interpersonnels réels qui imposent des obligations et donnent des droits aux personnes qui y participent. On peut les appeler normes fondamentales de cette communion. On peut et il faut parler
d’elles sous l’aspect tant individuel que collectif. Elles découlent simultanément de la loi divine naturelle et positive en s’appuyant sur la parole de Dieu et sur les sacraments. Le droit positif ecclésiastique les développe afin de rendre possible et faciliter, de façon ordonnée, la
communion organique tendant à la réalisation du but. Ces normes, par la force des choses, n’ont pas le même caractère que dans les communautés naturelles. Cependant elles ne sont pas de ce fait privées de leur nature juridique, mais seulement sont adaptées au caractère de
la communion, où elles remplissent leur rôle spécifique.
Tout comme le droit, le pouvoir existe également partout où existe une communauté organisée de personnes. Il constitue une fonction adaptée à l’accomplissement de la tâche qui lui est propre dans une société concrète ou une communion personnelle. Sa nature autoritaire ne change pas, bien que dans un cas concret, elle soit adaptée au caractère de la communauté qu’elle sert. Il s’ensuit que son exercice sera différent suivant la société. On ne peut pas transporter le caractère et la façon d’exercice de cette compétence du terrain d’autres sociétés
sur celui de la communion ecclésiastique. C’est donc un service dans l’intérêt commun des confrères et en même temps de toute la communauté. On l’acquiert par le sacrament et le message ecclésiastique complémentaire propre à la communion du Peuple de Dieu, et on l’exerce en communauté hiérarchique (in communione hierarchica) avec ceux qui remplissent des fonctions semblables aux niveaux supérieurs et inférieurs. Le caractère donc de la communion détermine le caractère du pouvoir qui y existe.